Mercredi 27 mai 2020 :
À chaque semaine, son plan de sauvetage…
Après le tourisme (lire réflexions gaullistes CC, 15/05), Emmanuel Macron, en visite hier dans une usine de Valeo à Etaples (62), a annoncé un plan de 8 milliards pour venir en soutien de la filière automobile.
Naguère adepte du libéralisme, le voilà qui découvre les vertus de l’interventionnisme économique. Encore un peu et il finira souverainiste ! Personne n’est dupe de la manœuvre !
Pour paraphraser François-René de Chateaubriand, « ainsi, ce n’est pas le défaut de sincérité, c’est toujours le trop de bonne foi qu’il faudrait reprocher [à vos ministres.] »
Alors, à défaut de sincérité, on se contentera de ce pragmatisme macronien car l’automobile française mérite d’être sauvée.
Si nous ne sommes pas le 25 décembre, c’est déjà Noël pour les constructeurs durement touchés par deux mois de confinement.
En effet, avec une activité en chute de 80 % et 400 000 véhicules invendus (soit une valeur de 10 milliards d’euros), la situation est critique pour un secteur qui, à lui seul, pèse 16 % du chiffre d’affaires de l’industrie française…
Ces mesures se déclinent en plusieurs niveaux : des aides à l’achat de véhicules propres mais aussi des initiatives afin de localiser (et non pas relocaliser) en France la production de voitures électriques.
La conversion verte s’effectue à coup de subventions publiques… mais pour une fois que l’État soutient l’industrie, il serait malvenu de cracher dans la soupe ! la crise est profonde et ce plan est le bienvenu.
Pour autant, il inclut aussi le prêt garanti de 5 milliards à Renault qui, dans le même temps, s’apprête à supprimer 5 000 postes… pour la cohérence, il faudra repasser !
Les erreurs stratégiques des constructeurs – Renault notamment – ne se rattraperont pas en un claquement de doigts ; de la même façon lorsqu’il s’agit de passer du moteur thermique au moteur électrique, ce qui implique un changement de culture industrielle qui ne se décrète pas mais s’anticipe, se prépare et s’accompagne !