Dimanche 5 décembre 2021 :
A l’issue d’un second tour sans surprise, la très chiraquienne et sarkozyste Valérie Pécresse a été désignée, hier après-midi, candidate de la droite à la présidentielle de 2022 par les militants LR.
En remportant 61% des voix contre 39% à Éric Ciotti, la dynamique ainsi créée reste somme toute modeste sachant qu’elle bénéficiait du soutien de tous les vaincus du premier tour (lire réflexions gaullistes CC, 03/12).
En renforçant, seul contre tous, son score du premier tour, le député des Alpes-Maritimes aura été le vainqueur moral de cette primaire interne. Il incarne dorénavant, l’expression d’une soif de radicalité de l’électorat de droite entre les murs.
Aussi, même si elle s’en défend, Valérie Pécresse va devoir donner des gages à cette frange du parti très à droite.
Or, il serait naïf de croire qu’elle pourra réconcilier (en 4 mois) une famille politique fracturée par des lignes si diamétralement opposées, d’autant qu’elle n’a repris sa carte à LR que le 14 octobre dernier… autant dire qu’elle revient de loin !
Et même si Éric Ciotti accepte de jouer le jeu, lui qui n’a jamais quitté le parti et entend être réélu député en juin 2022 à défaut de devenir ministre de l’Intérieur, qu’en sera-t-il de ses électeurs ?
Valérie Pécresse est une pâle copie de Macron. Éliminée au soir du 10 avril 2022, elle appellera sans surprise à voter pour le président sortant lors du duel final.
En attendant, elle promet de “tout donner”, quitte à prendre des libertés avec la vérité historique pour en faire un atout…
Ainsi, même si cela peut sembler anecdotique, constatons qu’elle commence sa campagne en affirmant que “pour la première fois de son histoire, le parti du général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, notre famille politique, va se doter d’une candidate à l’élection présidentielle.”
Si l’on retrouve bien là son habituel sens de la formule, il conviendra de lui rappeler que LR est un parti qui date de 2015 et est issu du changement de nom et de statuts de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), fondé en 2002, dont il est l’héritier direct… mais dont l’inspiration et les valeurs étaient tellement éloignées du gaullisme originel que Philippe Séguin avait alors refusé d’y adhérer !
A l’UPF – Union du Peuple Français – Mouvement Gaulliste et Républicain, nous n’avons pas l’indignation sélective : l’instrumentalisation du gaullisme est condamnable, d’où qu’elle vienne !
