Mercredi 2 février 2022 :
La levée de certaines restrictions liées au Covid (jauges, masques, télétravail), ce premier mercredi de février, ne saurait être une fin en soi.
Cette annonce, relayée sans aucun discernement ni analyse, doit être prise pour ce qu’elle est : un calcul politique.
A trois mois de l’élection présidentielle et au moment même où d’autres pays d’Europe, à l’instar du Royaume-Uni et du Danemark, desserrent la vis, il était devenu urgent pour l’exécutif d’offrir un semblant de vie normale aux Français (lire billet UPF, 21/1).
Pour autant, l’entrée en vigueur et le maintien du pass vaccinal reste bien la première des restrictions en France.
Nous n’avons décidément pas la même conception des choses, qu’il s’agisse de la définition des contraintes sanitaires, ou plus largement de la meilleure manière d’assurer la conciliation entre l’objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé et le respect des droits et libertés reconnus à tous ceux qui résident sur le territoire de la République.
La menace sanitaire liée au variant Omicron est limitée (le nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination est en diminution depuis six jours) et la situation en réanimation est stable (le nombre de malades en soins critiques n’a jamais dépassé 4 000 lors de cette 5ème vague).
“Il est plausible que la région se rapproche d’une fin de la pandémie” a même déclaré le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge, il y a à peine dix jours.
Aussi, rien ne justifie que les Français sacrifient plus longtemps leurs droits sur l’autel d’un principe de précaution exacerbé.
Il y a déjà fort à gérer avec les conséquences psychosociologiques et économiques de la pandémie pour retarder davantage le retour – non pas à la normalité qui ne sera plus celle d’hier – mais dans un état de société relativement stable où nous n’aurons pas à changer nos comportements en permanence.
La liberté ne se demande pas. Elle se prend.