Dimanche 13 février 2022 :
Attaque et invasion imminente en Ukraine : ce dimanche, les titres de presse en France et à l’étranger sont tous plus alarmants les uns que les autres !
Alors que la Russie manoeuvre en mer et sur terre, certains pays ont d’ores et déjà retiré leurs diplomates non-essentiels, tandis que d’autres (USA, Italie, Belgique, Allemagne, Pays-Bas) n’ont pas hésité à rappeler leur ressortissants… un degré de tension supplémentaire dans une crise qui n’en finit pas.
Aussi, comment démêler le vrai du faux ?
Après le déploiement massif de forces russes depuis plusieurs semaines, l’Ukraine est désormais encerclée par son voisin mais il s’agit de ne pas s’y tromper…
En effet, Vladimir Poutine ne fait que montrer les muscles face à un Joe Biden dont la rhétorique – quasiment hystérique – de mise en garde permanente contribue à l’escalade des tensions.
Il n’y a rien d’inéluctable dans cette crise qui fait penser, par beaucoup d’aspects, à la crise des missiles de Cuba en 1962.
Pas plus que les États-Unis ne pouvaient accepter, hier, de telles installations à proximité de leurs côtes, la Russie ne saurait tolérer aujourd’hui que l’OTAN poursuive son expansion vers l’est.
En s’alignant sur les États-Unis, Paris et Berlin ont laissé le Vieux Continent redevenir un terrain d’affrontement entre Moscou et Washington.
Alors, que va-t-il se passer demain ?
L’Europe est sortie de la logique de la force depuis longtemps. Maintenant, elle va surtout devoir sortir de sa naïveté.
Pour autant, si la situation est actuellement dans une impasse et que le risque de dérapage est réel, le dialogue n’est pas rompu.
Aucun des protagonistes n’a intérêt à la guerre.
Ni Joe Biden qui joue la carte de l’opinion publique en accentuant la tension car plus elle sera élevée, plus le fait de ne pas avoir de conflit sera vécu comme une victoire ;
Ni Vladimir Poutine qui n’a plus l’effet de surprise d’une attaque et qui fragiliserait la position de la Russie en envahissant l’Ukraine, alors qu’il aurait beaucoup plus à gagner s’il arrive à faire accepter aux Ukrainiens les conclusions des accords de Minsk de 2014 et 2015 (considérés comme étant très défavorables aux intérêts ukrainiens).
Hier, c’est le président ukrainien, Volodymyr Zelenskiy, lui-même, qui a appelé au calme.
Il serait donc de bon aloi de baisser d’un ton et d’éviter de céder à la panique ; un conseil qui vaut pour les agences de presse, comme pour les chancelleries occidentales…
Jeudi 10 février 2022 :
Après Ottawa, la France ? inspirés du “Freedom Convoy” lancé par les camionneurs canadiens qui ont bloqué leur capitale depuis le 29 janvier, les “Convois de la liberté” font beaucoup fantasmer ces derniers jours et constituent un espoir un peu irrationnel pour tous les opposants au système.
Mélangeant rejet du passe vaccinal et demande de pouvoir d’achat, on y retrouve finalement un peu tout ce que l’on souhaite y voir, du moment que l’on puisse faire entendre sa colère…
Comme si bloquer Paris allait provoquer un électrochoc chez nos dirigeants et changer radicalement la donne… faut-il être béotien ou à ce point crédule pour le croire ?
Si les mouvements protestataires se ressemblent, ils ne sont pas transposables de manière identique en France. A part les mouvements sociaux de 1968 dans le monde, rares sont les événements qui peuvent avoir une portée mondiale.
Et espérer que la résistance à la vaccination et aux mesures sanitaires en serait une, relève de la gageure.
D’ailleurs, les syndicats des transporteurs routiers n’ont pas répondu à l’appel et ne seront pas à la manœuvre pour entraver la liberté de circulation.
Pour autant, cette fièvre éruptive ne saurait être balayée d’un revers de manche.
Déjà, car cette mobilisation veut dire quelque chose sur l’état profond du pays.
On a souvent indiqué que, depuis les Gilets Jaunes, le feu couvait sous la cendre. Or, ce mouvement hétéroclite permet une convergence entre les revendications traditionnelles des Gilets Jaunes et celles portées par les antivax contre les restrictions de liberté. Les agitateurs politiques en mal de reconnaissance en rêvaient, les “anti-tout” l’ont fait.
Ensuite, car on a déjà connu un précédent s’agissant d’un mouvement né sur les réseaux sociaux et que ces jours qui précédent le 12 février ressemblent furieusement à ceux qui ont précédé le 17 novembre 2018.
Et si une note des renseignements généraux dévoilée par “Le Parisien” évoque un possible “nouvel élan” pour les mouvements contestataires, c’est bien que l’inquiétude habite le pouvoir à deux mois de la présidentielle.
Il ne sera donc pas dit que le pari est impossible à relever. Mais pour quelle finalité ? les coordinateurs du mouvement ne le savent pas eux-mêmes !
Et pour peu que le passe vaccinal soit levé (opportunément) en mars-avril, les contestations se tairont (dans la rue tout au moins).
La politique et la nature humaine n’ont aucun secret pour ceux qui savent discerner la réalité des choses.