Réaction officielle du Bureau National de l’Union du Peuple Français à propos de l’attaque militaire Russe en Ukraine :
La Russie a attaqué l’Ukraine, dans la nuit de mercredi à jeudi, en lançant une opération militaire de grande ampleur dans le Donbass et, plus largement, sur les bases aériennes et la défense antiaérienne ukrainiennes.
Contre toute logique, l’improbable s’est produit. En décidant de déclencher des opérations militaires, sous prétexte de défendre les séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine, Vladimir Poutine a commis un acte de guerre qui donne raison à tous les Cassandres russophobes.
Ce choix des armes est un véritable défi lancé aux occidentaux.
Après son discours révisionniste de lundi, en conclusion duquel il a reconnu l’indépendance des Républiques de Lougansk et de Donetsk (lire réflexions gaullistes CC, 22/02), le président russe aurait pu (et du) s’en tenir à ce coup de poker.
Mais, sûr de sa force et de l’absence de réaction des États-Unis et de ses alliés, Poutine a choisi de lancer une offensive militaire qui ne se limite pas au Donbass puisqu’une douzaine de villes – dont Kiev – ont été touchées par des bombardements.
Il n’en demeure pas moins que les mots ont un sens. Et il est encore trop tôt pour savoir si la Russie prépare une occupation.
Quel est l’objectif russe ? frapper l’infrastructure militaire du pays ou envahir l’Ukraine pour « démilitariser » et renverser son gouvernement ?
De l’ampleur des opérations et de la menace dépendra la réponse. Si pour les ukrainiens elle consiste en une aide militaire sur le terrain, celle-ci n’est pas forcément de même nature pour les européens.
Mais jusqu’à présent, l’impact des sanctions a été inefficace. Ainsi, les premières qui ont été prises mardi, n’ont dissuadé en rien la Russie dans sa détermination à faire plier le pouvoir ukrainien et agir pour que l’Ukraine n’existe plus dans ses frontières actuelles.
Un dilemme va donc se poser et la voie est étroite face au Kremlin.
Aujourd’hui, la crise est majeure. Elle est la plus importante sur le continent européen depuis celle de Berlin et la construction du mur en 1961.
Face aux similitudes structurelles, nos dirigeants seraient bien inspirés d’user du paradigme de diplomatie inauguré à l’époque par de Gaulle qui s’articulait sur deux principes : en période de menaces, faire preuve d’une fermeté totale et jouer sans ambiguïté la carte de la dissuasion nucléaire ; en période d’apaisement, chercher à établir les conditions d’une détente, pan-européenne, permettant le dépassement de la guerre froide.