Mouvement gaulliste et républicain

france-header

Les réflexions gaullistes des semaines du 21 mars au 3 avril 2022 par Christophe CHASTANET

Dimanche 3 avril 2022 : 

Au 38ème jour du conflit, les Russes ont opéré un retrait massif et “rapide” de leurs troupes autour de Kiev et dans le Nord de l’Ukraine.

Ils laissent derrière eux des régions dévastées et des exactions inqualifiables (à Irpin ou Boutcha).

C’est un premier tournant dans cette guerre.

Naturellement, cela a été rendu possible par l’efficacité des livraisons d’armes occidentales et la vaillante résistance ukrainienne. Mais pas seulement. Cette version modernisée de David contre Goliath ne satisfera que la presse toujours prompte à déformer la vision d’une réalité déjà extrêmement complexe et embrouillée par elle-même.

Car c’est aussi (et surtout) parce que Vladimir Poutine a changé de stratégie militaire (et qu’il cherche une porte de sortie honorable) que la situation évolue sur le terrain.

Rien ne s’est déroulé comme il l’espérait. L’échec logistique et tactique de l’armée russe est patent. Au lieu d’une victoire rapide et d’un accueil en libérateurs, les Russes ont subi de lourdes pertes et se sont enlisés.

Le but du chef du Kremlin est maintenant de reprendre la main en pesant dans les négociations d’un accord de paix en trompe-l’oeil. En regroupant ses troupes à l’est et au sud, il épargne le régime de Zelensky (et abandonne de facto son second objectif qui consistait à “dénazifier” le pays, en d’autres termes le remplacement du président ukrainien par un dirigeant prorusse) mais se prépare à une guerre d’usure qui condamne son homologue ukrainien à se positionner en faveur d’une partition du pays.

Ou comment finir par obtenir ce qu’il voulait depuis le début au Donbass en laissant penser au monde entier que l’on a échappé au pire…

L’issue de la guerre devient un problème de stratégie pour les ukrainiens. Vont-ils se laisser enfermer dans un tel dilemme ?

En tout cas, quelle que soit l’évolution de ce conflit, il marque une rupture de l’ordre international comparable à celle de 1914. La conception de l’Histoire qui guidait l’Occident depuis trente ans a été balayée en quelques heures, en quelques jours. Et ça, personne ne peut l’ignorer.

Abonnez-vous à notre infolettre
Partagez cette page via