Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes de la semaine du 11 au 17 avril 2022 par Christophe CHASTANET

Lundi 11 avril 2022 :

Comme en 2017, Emmanuel Macron (27,6%) et Marine Le Pen (23,4%) seront donc face à face au second tour de l’élection présidentielle.

On prend les mêmes et on recommence…

Rien ne change et pourtant tout est différent dans la structuration à long terme de la vie politique entre de nouveaux blocs qui enterrent définitivement le vieux clivage gauche/droite.

On nous laissait entendre que les Français bouderaient les urnes compte tenu de l’atonie du débat public et du manque d’intérêt pour cette élection. Mais avec une abstention à peine plus élevée qu’en 2017 (26,2% contre 22,2%), il n’en a rien été.

Quant à ceux qui se sont déplacés, ils n’ont exprimé aucune colère par leurs votes. Le “vote utile” pour les trois candidats en position de se qualifier au second tour a joué à plein, sans compter l’influence délétère des sondages sur le comportement des électeurs.

Toutefois, si l’on excepte l’effondrement spectaculaire de la droite républicaine, les lignes n’ont guère bougé entre 2017 et 2022, malgré les crises à répétition ou la survenue de la guerre en Ukraine qui auraient pu impacter l’un ou l’autre des finalistes.

Partant de là, le duel annoncé depuis cinq ans aura bien lieu. Les Français ont longtemps exprimé qu’ils ne voulaient plus de cette affiche suicidaire pour la France. Mais un constat s’impose : face à la faiblesse de la concurrence, aucune réelle alternative n’existait (l’hypothèse Melenchon ayant cette particularité d’agir comme les aimants qui s’attirent autant qu’ils se repoussent).

Le président sortant a usé de stratagèmes pour éviter de faire campagne ; ne pas débattre et siphonner la droite républicaine. Il a ainsi réussi à consolider son socle électoral de 2017.

Quant à Marine Le Pen, elle a été ripolinée par l’intempérance et les dérapages du petit scribouillard de seconde zone.

Au final, elle gagne 2 points – avec la présence de deux autres candidats de l’extrême-droite – ce qui lui permet de se qualifier avec Emmanuel Macron.

Mais elle est loin derrière lui, ce qui la prive de la dynamique qu’elle escomptait si elle avait réussi à le coiffer au poteau en terminant à la première place.

Maintenant, la question qui se pose est surtout celle de savoir si le president sortant peut gagner au second tour sans les voix de gauche…

Car, quelles sont ses réserves de voix ? la mobilisation de la gauche pèsera lourd dans le résultat du 24 avril, alors que cet électorat est celui qui a le plus à perdre au renouvellement d’un mandat de l’actuel locataire de l’Elysée.

Quant à la droite en déroute, elle n’est plus en position de faiseur de rois. Pire, elle est devenue inaudible, à l’instar des socialistes, puisque sa candidate finira sous les 5% : une véritable humiliation !

Naturellement, les gaullistes que nous sommes se prononceront dans la semaine sur la question du second tour.

Mais d’ores et déjà, il convient de rappeler que les logiques de report sont tout sauf automatiques. Le second tour sera très serré. Emmanuel Macron n’est pas encore réélu. Surtout si sa rhétorique se limite à dramatiser le choix d’une arrivée au pouvoir de Marine Le Pen… pour l’emporter, il faudra plus qu’un business plan à la McKinsey !

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