Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes de la semaine du 18 au 24 avril 2022 par Christophe CHASTANET

Jeudi 21 avril 2022 :

Après plus de 2h30 d’échanges musclés lors du débat télévisé de l’entre-deux tours de la présidentielle, les Français auront peut-être enfin compris pourquoi ce duel est définitivement stérile…

Cet exercice démocratique important, au terme d’une vraie-fausse campagne, était très attendu. Il n’en restera rien, ou presque. Tout au plus un sentiment amer.

En choisissant, dès le début, d’attaquer son adversaire avec force arrogance, n’hésitant pas à lui couper la parole ou à lancer des accusations, Emmanuel Macron a tenté de la déstabiliser et la faire tomber dans le piège de 2017 pour qu’elle sorte de ce débat.

Sauf qu’à la difference d’il y a cinq ans, Marine Le Pen a tenu son rang et ne s’en est pas laissée compter.

Plus calme et posée, elle a pu dérouler son programme en utilisant des mots et des exemples simples. En refusant l’invective et en jouant la carte de la proximité avec les Français, elle a évité de brouiller son message et su confronter son projet, très divergent sur de multiples sujets, à celui du président sortant. Ce dernier est d’ailleurs apparu hors-sol à de nombreuses reprises, comme sur les salaires des Français ; l’augmentation de la pauvreté ou l’Union européenne.

Pour autant, Marine Le Pen n’est pas parvenue à complètement effacer ce sentiment insidieux qu’elle ne joue pas dans la même cour…

Emmanuel Macron n’a pas marqué le point mais il a dominé les dossiers techniques, s’autorisant même à faire preuve d’une suffisance détestable (dans le discours et la posture) très ressemblante à celle de Giscard face à Mitterrand en 1981.

En n’ayant de cesse de la renvoyer à ses votes à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen, le chef de l’État a évité de parler de son propre bilan tout en plaçant sa concurrente face à ses propres contradictions, notamment sur le bouclier tarifaire contre la hausse des prix de l’énergie ou la dette Covid.

Poussée dans ses retranchements, la candidate du RN est trop souvent apparue sur la défensive et n’a pas su répliquer aux charges du président candidat.

Preuve s’il en est, mise en difficulté sur la Russie avec un prêt souscrit auprès de banques russes proches du pouvoir en 2015, elle aurait dû anticiper cet argument, d’autant qu’elle a elle-même reconnu que c’était de notoriété publique. Las, elle s’est contentée de brandir un tweet… laissant Emmanuel Macron instiller le soupçon d’une France qui, sous une présidence Le Pen, serait dépendante d’une puissance étrangère !

Au final, ce débat ne fera pas bouger les lignes. Pire, il n’aura pas levé les doutes sur les seules questions qui se posent : Emmanuel Macron fera-t-il évoluer sa politique et changera-t-il sa gouvernance ? Marine Le Pen est-elle prête à exercer le pouvoir ?

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