Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes de la semaine du 11 au 17 juillet 2022 par Christophe CHASTANET

Mardi 12 juillet 2022 :

Révélés dimanche dans une enquête publiée grâce au travail du Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ), les “Uber Files”, qui reposent sur des milliers de documents internes à Uber, apportent un nouvel éclairage sur ce que l’on savait déjà à propos de cette société et de ses méthodes peu recommandables pour conquérir de nouveaux marchés.

Le lobbying actif a toujours existé. Il s’exerce dans tous les domaines d’activité et dans tous les pays du monde.

Le problème, c’est quand ces pratiques télescopent les pouvoirs publics et qu’elles sont destinées à contourner les lois leur étant défavorables.

Or, si ces révélations nous intéressent spécialement aujourd’hui, c’est qu’elles éclaboussent l’Élysée et son actuel locataire qui n’a pas su conserver la distance que l’on était en droit d’attendre d’un serviteur de l’Etat lorsqu’il était au gouvernement entre 2014 et 2016.

Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, apparait ainsi dans cette enquête comme un minable lobbyiste au service d’intérêts privés et non au service de l’intérêt général.

Rendez-vous hors agenda ; échanges par SMS ; “deal secret”… la belle affaire que voilà ! On est loin du Watergate !

Les oppositions font mine de découvrir, 7 ans après, la vision économique et l’absence d’éthique du futur président de la République…

Son soutien pour l’ubérisation de l’économie était pourtant connue et assumée publiquement par l’intéressé.

Dès son arrivée au gouvernement en 2014, sa volonté de déréguler le marché du travail et de favoriser la libre concurrence était au cœur de son action politique.

Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si les gaullistes se sont toujours opposés au modèle économique défendu par Emmanuel Macron ou à son ambition de faire de la France une “start-up nation”.

Alors, que Bercy ait facilité l’implantation d’Uber en France, contre l’avis de François Hollande ou de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, est peut-être indigne moralement et politiquement mais n’est pas un scandale d’Etat.

Ce qui gêne davantage dans cet activisme du ministre français de l’économie pour les intérêts économiques d’une entreprise étrangère, c’est le but caché : obtenir des soutiens (financiers ?) en vue de l’élection présidentielle…

L’ancien lobbyiste d’Uber à l’origine de la transmission des documents au Guardian, Mark MacGann, a d’ailleurs confirmé avoir pris part à la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2017 en participant à la récolte de moyens financiers à Paris et dans la Silicon Valley… la révélation explosive, elle se situe là !

Est-ce que la création d’une commission d’enquête parlementaire permettra d’y voir plus clair à ce sujet ? cela reste bien hypothétique.

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