Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes des semaines du 29 août au 18 septembre 2022 par Christophe CHASTANET

Jeudi 15 septembre 2022 :

Des chèques énergie en veux-tu, en voilà ; des aides pour le fioul et le bois et la hausse du prix du gaz et de l’électricité “limitée” à 15 % en 2023 grâce à la prolongation du bouclier tarifaire qui devait s’achever à la fin de l’année… 

Face à la flambée des prix de l’energie, telles sont les principales mesures annoncées hier par Élisabeth Borne au moment de présenter son plan énergétique pour les mois à venir. 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement ne se réinvente pas et ne prend aucun risque. Les mesurettes font office de solutions miracles, en attendant que la roue tourne. 

Puisqu’il ne veut pas entendre parler de régulation des prix de l’énergie ; de baisse de TVA à 5.5% sur les produits énergétiques ou de déroger aux règles européennes sur le tarif de l’électricité à l’instar de l’Espagne et du Portugal, il en est réduit à faire la charité, histoire de se donner bonne conscience. 

La critique est aisée mais l’art est difficile nous dit-on. Faudrait-il donc se contenter du bouclier tarifaire, à défaut de mieux, et s’estimer heureux de contenir les hausses de factures ? 

Gérer l’urgence pour 2023 n’est pas suffisant. Cela évitera peut-être une explosion sociale mais pas une réflexion sur un changement de modèle. 

Car la réalité, c’est que la crise énergétique va perdurer et que l’on ne pourra pas éternellement repousser les réformes structurelles. 

Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, gestionnaire du réseau électrique, l’affirmait il y a encore quelques jours  : la France n’a “plus de marge !” 

Comment en est-on arrivé là ? à la crise du gaz russe s’ajoutent la mise à l’arrêt de près de la moitié des réacteurs nucléaires du pays et une sécheresse historique.  

Au surplus, nos dirigeants ont cru pouvoir combiner des objectifs inconciliables (concurrence et régulation ; coûts de production et prix de marché). 

A trop vouloir partir dans toutes les directions à la fois, l’Etat stratège a failli et le système est sous tension. 

Enfin, l’ombre de l’Europe plane aussi dans ce dossier. Longtemps opposé à une réforme du marché de l’électricité, elle ne peut plus la repousser aujourd’hui tant il est flagrant que la libre concurrence et le mécanisme actuel de fixation du prix ne permettent pas de garantir un accès à ce bien de première nécessité, ni d’assurer un approvisionnement suffisant des Etats sur le long terme. 

Plus que jamais, la sacro-sainte solidarité européenne doit laisser la place à la souveraineté énergétique mais aussi industrielle et alimentaire. 

Car une aggravation de la conjoncture conduirait inéluctablement le pays à un autre confinement, qui ne serait pas sanitaire cette fois-ci mais qui nous laisserait tout aussi exsangue. Et l’appel à la sobriété n’y changerait rien.

A force de faire l’équilibristre entre protection et sortie du « quoi qu’il en coûte », l’exécutif risque de perdre sur tous les tableaux et d’en faire subir la note (salée) aux Français.

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