« La France vient du fond des âges. Elle vit. Les siècles l’appellent. Mais elle demeure elle-même au long du temps. » Ainsi commence le premier tome des Mémoires d’Espoir de Charles de Gaulle.
La France a connu nombre d’épreuves qu’elle a toujours su surmonter. Aujourd’hui, six mois après la réélection d’Emmanuel Macron, notre pays n’a pourtant jamais paru aussi mal en point. Politiquement, comme socialement, la seule question qui se pose est celle de savoir combien de temps cela va pouvoir durer ainsi.
Car la logique de conservation de ligne n’a qu’un temps et un système qui ne tient que par la peur (du chaos ou du changement) est voué à disparaître. Aussi, entre hypocrisie et impuissance politique, c’est l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite qui nous guette.
Malheureusement, notre société, bancale par son immédiateté et ses pulsions folles, empêche le plus souvent de mener une réflexion de fond et encore moins de tenir un dialogue apaisé. De la confrontation d’idées, il ne reste qu’invectives, insultes et autres procès d’intention.
Or, notre démocratie est menacée par cette hystérisation du débat public.
Ce n’est qu’en acceptant de reprendre l’échange d’arguments sans caricature et de redonner aux citoyens la parole et la place qui leur revient de droit que la confiance dans l’appareil politique – qui a trop longtemps sacrifié les intérêts de la France – sera restaurée.
Cette place, les citoyens ne pourront la recouvrer que si nous leur donnons la possibilité de participer à une vie citoyenne active et si nous leur accordons plus de responsabilités dans leur lieu de travail. Les citoyens sont des êtres humains responsables, qu’il est inutile d’infantiliser, comme cela a été le cas lors de la crise du Covid-19.
D’ailleurs, pendant cette grave crise sanitaire qui a fracturé la France, Emmanuel Macron nous assurait l’existence d’un « monde d’après ».
Force est de constater que ce « monde d’après » est semblable au précédent, mais dans une version plus rude, injuste et dangereuse.
La France a besoin d’esprits qui voient clair et loin, pour pouvoir être gouvernée. Seulement, la perversion des institutions de la Vème République ne le permet plus.
Le quinquennat y est pour beaucoup mais la responsabilité est grandement partagée avec les responsables politiques, de tous bords, qui ne sont pas enracinés dans la nation ; ont perdu toute hauteur de vue et se transforment davantage en influenceurs, soucieux de leur nombre d’abonnés sur les réseaux internet.
Nous sommes ainsi passé d’Hommes politiques, grands commis de l’État, à des hommes politiques désincarnés et plus soucieux de leur confort personnel que d’être des relais concrets pour faire face au réel ensemble.
Comment dès lors s’étonner que les citoyens désertent les urnes face à ce spectacle désolant, plein de bassesse ?
Soucieux de l’intérêt général et de rassembler les Français autour d’une certaine idée de la France et de l’Homme, les gaullistes doivent se (re)mettre en ordre de bataille pour offrir une porte de sortie qui réconcilie les générations et les classes sociales tout en assurant à la fois que la France redevienne le grand pays qui, jadis, inspirait et guidait les peuples de la terre.
Entre le bloc libéral incarnée par La République en Marche et Les Républicains ; le bloc islamo-gauchiste incarnée par la NUPES et surtout LFI ; le bloc identitaire sous la férule d’Éric Zemmour, les gaullistes incarnent cette alternative crédible dans la course qui s’engage entre humanisme et repli des peuples.
Car ce qu’il faut à la France, c’est une troisième voie sociale, souveraine et sécuritaire, celle qui placera l’intérêt de la Patrie au dessus de tout, celle qui reconsidérera l’Homme pour ce qu’il est.
Et, pour celà, le gaullisme représente le seul recours.
Paris, le 19 novembre 2022