“La difficulté attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même.” – Charles de Gaulle
Le grand livre de l’année 2022 se referme avec des craintes et des incertitudes en l’avenir que l’on aurait souhaité ne plus connaître après avoir traversé, pendant plus de deux ans, les affres du Covid-19 aux conséquences sans précédent.
Si l’épidémie est toujours présente, elle a été doublée par des peurs multiséculaires : le réveil a été brutal avec le retour de la guerre sur le sol européen et les conséquences économiques mais surtout énergétiques qui en ont découlé.
Vladimir Poutine a cru pouvoir envahir l’Ukraine en trois jours mais elle est devenue un bourbier pour l’armée russe qui manque de logistique et de soutien efficace ; ce qui, ajouté aux erreurs tactiques et militaires, a sonné le glas des ambitions initiales du maitre du Kremlin. Il a aussi été surpris par la cohésion des européens qui ne se sont pas laissés intimider par ses menaces de guerre atomique. Son dernier levier était donc d’utiliser l’énergie comme une arme géopolitique. Ce qu’il ne s’est pas privé de faire face à des pays qui pensaient l’affaiblir en instaurant un embargo sur les hydrocarbures alors qu’ils n’avaient pas suffisamment diversifié leurs sources d’approvisionnement et qu’ils souffrent maintenant de la hausse des prix.
Avec le retour de l’inflation, le déclassement et la pauvreté ont insidieusement gagné du terrain et apparaissent aujourd’hui bien réels pour de nombreux ménages mais aussi pour les étudiants et les jeunes actifs, déjà très impactés par la crise sanitaire. Vivre à l’euro près est le lot quotidien de beaucoup, pour ne pas finir dans le rouge à la fin du mois.
Les rendez-vous démocratiques manqués pèsent également très lourds dans l’absence de vision capable de surmonter la conjecture actuelle. Certes, l’élection présidentielle a vu la réélection d’Emmanuel Macron – « effet drapeau oblige » – mais sans qu’il donne l’impression de savoir quoi en faire, récoltant même la monnaie de sa pièce avec une majorité relative à l’Assemblée face à la gauche radicale et à l’extrême-droite.
Quand le débat démocratique ne tranche rien, les lendemains ne chantent pas et offrent un terreau favorable à une défiance généralisée !
Et que dire du climat qui ne nous a pas épargné, allumant partout des incendies au cœur d’un été trop chaud et trop sec. Comment redonner une âme à ces massifs forestiers calcinés ? la vie après le feu a un goût de cendres…
Face à ces événements anxiogènes et aux réponses collectives qui n’apparaissent pas à la hauteur, il est facile de perdre tout espoir.
Désabusés, découragés, il est tentant pour nombre de nos concitoyens de se tourner vers les seules valeurs refuges dans lesquelles ils croient encore : se retrouver chez soi ; rester avec celles et ceux qui nous ressemblent et par définition, exclure les autres.
Pour autant, l’individualisme est trompeur car ce n’est pas en effectuant la somme des intérêts particuliers que se construira le bien commun.
Sortir du jeu, en se coupant progressivement d’un monde sur lequel on n’aurait plus de prise, ne sert que les intérêts de ceux qui veulent garder les commandes d’un système dérégulé qui délite la société.
Être désespéré de l’état de la France, de notre continent et du monde est un sentiment naturel face à l’évolution des choses mais qui ne doit pas pour autant nous anesthésier et nous résigner étant donné que nous avons tous notre part de responsabilité dans l’évolution de la démocratie.
Dans quel monde est-ce que nous allons vivre si nous sommes seulement les spectateurs de notre époque ?
L’espérance, chère à Péguy, passe par l’action. Face à l’adversité, comment faire en sorte que chacun d’entre-nous redevienne des citoyens libres si l’on s’interdit de penser politiquement les problèmes ou qu’on les cache derrière des slogans qui empêchent tout débat ?
Même si les modalités d’engagement varient, notamment chez les plus jeunes, les crises et la guerre aux portes de l’Europe ne sauraient avoir raison des volontés les plus résolues.
Parce que la voix de chaque citoyen compte mais aussi parce que les mots ont un sens et un pouvoir.
Écouter l’autre ; exposer posément son avis ; trouver une issue commune… faire Nation ne se décrète pas, cela se construit et certainement pas sur les réseaux sociaux !
Dans notre société de l’image et de l’immédiateté, il est facile de perdre trop rapidement de vue l’essentiel alors qu’être en relation et s’engager avec les autres permet d’acquérir un sentiment de maitrise sur ce qui fait peur et de forger une image désirable de l’avenir. C’est ce qui donne du sens à nos vies.
Nous aurons très vite l’occasion de mettre en pratique ces vœux que nous formons.
En effet, le débat explosif des retraites va occuper une majeure partie de l’année. Vigilance et méfiance seront de mises car nous défendons une vision où la dignité de chaque personne doit pouvoir être respectée dans la vie active, comme dans la retraite.
S’il n’est pas dans notre intention de nier l’importance d’équilibrer les comptes afin de pérenniser notre système par répartition, nous contestons son urgence, à l’instar du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui, dans la 9e édition de son rapport annuel publié en septembre dernier, considère qu’il n’y a pas de dynamique non contrôlée des dépenses de retraite et que, pour tous les scénarios de croissance supérieurs ou égaux à 1.3 %, il n’y aucun problème de financement à l’horizon 2070…
C’est un véritable enjeu de société qui engage plusieurs générations et qui, à ce titre, devrait être tranché par référendum !
C’est la position des gaullistes depuis 2019 et nous n’en varierons pas car nous aspirons à inscrire nos engagements dans la durée.
Faire le pari d’agir avec détermination en refusant la fatalité est au cœur du message que nous portons.
Soyons à la hauteur de cette aspiration profonde à faire évoluer la société car rien n’est jamais écrit d’avance !
C’est pourquoi, le Bureau National de l’UPF – Union du Peuple Français – Mouvement Gaulliste et Républicain vous souhaite, à chacune et à chacun d’entre- vous, ainsi qu’à vos familles et à vos proches, des vœux engagés, combatifs et rassembleurs pour une belle année 2023 qui vous soit la plus riche possible en changements et renouveaux.
