Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes des semaines du 30 janvier au 19 février 2023 par Christophe CHASTANET

Dimanche 19 février 2023 :

C’est par un communiqué de 3 lignes qu’Eric Ciotti, président LR (Les Républicains) a démis Aurelien Pradié de ses fonctions de numéro 2 du parti, samedi matin, en raison de ses prises de position hostiles à la réforme des retraites.

L’organigramme, avec ses subtils équilibres, n’aura même pas tenu un mois ! Elle n’est pas belle l’unité ?

Avant toute chose, il importe de clarifier des raccourcis trop souvent lus, par-ci par-là, depuis hier : non, ce ne sont pas les valeurs du gaullisme qui ont été sacrifiées avec l’éviction d’Aurélien Pradié !

Cessons donc de convoquer à tout-va le gaullisme pour des hommes politiques et un parti qui en sont aux antipodes !

Les références politiques du député du Lot sont Georges Pompidou et Jacques Chirac. Deux néogaullistes de droite, certes ancrés comme lui dans un territoire, mais bien éloignés du gaullisme social revendiqué à toutes les sauces : le premier l’a sacrifié et le second l’a renié après avoir été élu grâce à lui…

L’habillage social de la droite par des responsables politiques qui n’ont pas de convictions sociales et ignorent tout du gaullisme social originel (la participation et pas l’assistanat) a toujours eu quelque chose de cynique.

Proche de Xavier Bertrand en 2012 puis de Laurent Wauquiez et Guillaume Peltier en 2017, il s’agirait de ne pas oublier trop rapidement qu’Aurélien Pradié défendait, comme porte parole de Valerie Pécresse lors de la dernière présidentielle, la retraite à 65 ans…

Il n’est l’héritier politique de rien ni de personne et appartient simplement à une nouvelle génération d’élus qui ne veut plus attendre patiemment son tour.

Pour le reste, et en ce qui concerne les conséquences politiques de cet excès d’autoritarisme d’Éric Ciotti, ils seront moins importants que l’on pourrait le croire.

D’une part, car Aurelien Pradié n’a pas le soutien derrière lui de fédérations puissantes et/ou parlementaires qui comptent.

D’autre part, car LR est en phase de déliquescence avancée : le soutien en faveur de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron portant report de l’âge de la retraite à 64 ans en est la preuve la plus récente.

La droite est face à un enjeu majeur : continuer d’exister.

Or, en étant rentrée dans un processus de négociation avec le gouvernement, elle est clairement devenue un supplétif de la majorité présidentielle.

Et comme il n’y aura pas de NUPES de droite avec le RN qui pourrait sauver les meubles, à l’instar du PS avec LFI, on peut prédire, sans trop de témérité, la fin à moyen terme de la droite républicaine et sa recomposition entre les partis libéraux de la macronie d’un côté et les partis conservateurs et nationalistes de l’extrême-droite d’un autre côté.

Ou l’on se dit que le pays réel est décidément bien loin des vicissitudes d’une classe politique que plus personne ne comprend…

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