Mouvement gaulliste et républicain

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Nous sommes le 7 novembre 2024

Les réflexions gaullistes des semaines du 27 mars au 9 avril 2023 par Christophe CHASTANET

Vendredi 7 avril 2023 :

Jusqu’à quand continuer le bras de fer et quelles suites à donner au mouvement social, selon que le Conseil constitutionnel valide ou pas le texte ? telles étaient bien les questions qui se posaient au sein des cortèges hier.

Un 12e jour de mobilisation est d’ores et déjà acté : la veille de cette décision, le 13 avril.

Pour tous, l’échéance sera décisive.

Mais si la censure n’est que partielle, comme on peut le penser, il faudra certainement envisager d’autres formes d’action.

Hier, les manifestations ont marqué le pas, confirmant le reflux observé la semaine dernière, d’après les chiffres des syndicats comme ceux des autorités.

Dans le même temps, la situation s’est nettement tendue et des incidents ont eu lieu à Paris, Nancy et Nantes. Face aux activistes violents de mieux en mieux organisés, les forces de l’ordre dénombrent de nombreux blessés dont une dizaine hospitalisés.

Inflexible, l’exécutif subit le cours des événements en attendant que ca passe, assumant parfaitement la stratégie du pourrissement.

Sans compter que les relations avec les syndicats se détériorent.

Il faut dire qu’après la rencontre à Matignon mercredi s’apparentant à un jeu de bonneteau, Emmanuel Macron, bravache, n’a pas hésité à en rajouter une couche depuis la Chine en ciblant ostensiblement l’intersyndicale et en particulier la CFDT.

A un moment donné, et quelque soit la position des Sages la semaine prochaine, il faudra bien trouver une porte de sortie. Car imaginer que chacun passera à autre chose le 14 avril au soir relève de la chimère.

Mais ce pouvoir qui n’écoute, ni les corps intermédiaires, ni les représentants du peuple – privés de vote – en est-il seulement capable ?

Arrogant et suffisant, le président de la République n’accepte pas d’être incompris des Français.

Or, la France n’est pas un jouet entre les mains d’un enfant intolérant à la frustration.

Traverse-t-elle une crise sociale, politique ou démocratique ? un peu tout cela à la fois.

Ce n’est pas parce que la vie politique française est polarisée autour des élections présidentielles que ce qui s’exprime en dehors de ce cadre doit être disqualifié.

Justement parce que ces Français, qui manifestent leur colère, ne constituent pas seulement un corps électoral qui déleguerait sa souveraineté à ses représentants mais bien un corps politique, conscient d’être un peuple, qui ne veut plus que l’on gouverne sans ou contre lui.

Cette réforme des retraites n’a été que le déclencheur d’une défiance collective. C’est la régression de trop.

Et les diversions sociétales ne changeront rien à l’inquiétude existentielle qui habite le pays.

Comme l’indique fort justement Stéphane Rozès, enseignant à Sciences-Po Paris, dans l’hebdomadaire « Marianne » de cette semaine, « seuls le retour de la souveraineté nationale, la maîtrise de notre destin par la capacité de construire notre avenir peuvent réparer notre imaginaire et restaurer la souveraineté populaire, la prise des gouvernés sur les gouvernants, condition de la légitimité politique.« 

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