« Une fois de plus, exploitant la faculté démesurée d’oubli des clientèles électorales, l’antique propension française à se disperser en tendances verbeuses et à s’amuser des jeux politiques comme on le fait des luttes du cirque ou des concours au mât de cocagne, enfin l’aversion des intérêts organisés à l’égard d’un pouvoir fort, les partis restaureraient leur primauté et remettraient en marche le déclin. » – C. de Gaulle
Il est grand temps que 2024 se termine.
Alors que, pour Emmanuel Macron, cela devait être une « année de fiertés françaises », ces derniers mois ont accéléré la dégringolade de la France qui n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Faut-il rappeler la grogne des agriculteurs qui peinent à vivre dignement de leur travail ; la large victoire de la liste du Rassemblement National (LRN) aux élections européennes ; la dissolution incongrue, mal pensée et à contretemps ; la mauvaise analyse des forces de gauche, que le président de la République pensait définitivement irréconciliables ; une Assemblée illisible, sans majorité, avec un gouvernement à la merci du bon vouloir des députés du groupe Rassemblement National ; un déficit budgétaire abyssal (6,1 % du PIB) grevant l’avenir de nos enfants et une dérive complète des finances publiques ; le plus jeune locataire à Matignon, remplacé par le plus âgé… lui-même devenu le plus éphémère car censuré (une première depuis 1962) et échangé contre un « has been » de la politique…
N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Depuis six mois, l’obstination d’Emmanuel Macron à ignorer le désaveu électoral dont il a été l’objet provoque une situation de blocage indépassable, loin de l’attitude constructive que l’on était en droit d’attendre.
Non seulement il a perdu le pouvoir mais il ne veut pas que son héritage soit sacrifié. C’est pourquoi, il s’acharne à vouloir créer une coalition allant de la droite au centre gauche qui, faute de légitimité, n’a aucun avenir.
Mais, peu importe que le pays s’enfonce dans une crise de sens et d’unité sans précédent… les boutiquiers s’arrangent toujours pour triompher sur les rares défenseurs de l’intérêt général, quitte à passer à côté de l’essentiel.
Surréaliste ; invraisemblable ; inimaginable… les qualificatifs manquent pour décrire l’année écoulée qui aura été hors-norme depuis la naissance de la Veme République !
N’aurait-il pas été préférable d’éviter à notre pays d’être en proie aux déchirements et aux divisions ?
Cela aurait même dû être un impératif au moment même où des événements majeurs au plan international ont influencé l’Histoire en redéfinissant la dynamique du monde.
Ainsi en est-il du retour en grâce de l’ancien président américain Donald Trump, triomphalement élu en novembre ; de l’embrasement du Proche-Orient, qui n’en finit pas de payer le prix du 7 octobre 2023 ou du recul de l’influence française en Afrique avec la fin des bases militaires au Tchad et au Sénégal, après les retraits forcés du Mali, du Niger, et du Burkina Faso à la suite de coups d’État.
Sans compter la guerre en Ukraine où la Russie a grignoté lentement mais sûrement la ligne de front, gagnant 2 800 kilomètres carrés depuis le mois de décembre 2023… ce qui risque de fragiliser tout le système de sécurité collective à l’œuvre en Europe depuis 1945 et de donner une prime à l’agression dans les relations internationales.
Alors, forcément, les perspectives pour 2025 demeurent floues.
Les petits calculs des partis politiques ont repris de plus belle sans qu’aucune reponse ne soit apportée aux messages exprimés dans les urnes. Le refus de toute concession aboutit à l’absence de stabilité ; de visibilité et d’esprit de responsabilité, laissant un goût amer et de forts doutes sur la capacité du pays à se gouverner.
Le pire est que cette situation ne fait qu’aggraver la fracture démocratique qui éloigne toujours davantage le peuple de ses représentants.
Cette incertitude politique conduira-t-elle Emmanuel Macron à convoquer de nouvelles élections législatives en juillet 2025 ? il devra y réfléchir à deux fois car la boussole est cassée… et les électeurs sont perdus !
De plus, d’après l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et l’Institut national de la statistique (INSEE), dans sa note de conjoncture publiée le 17 décembre dernier, ce clair-obscur aura des conséquences sur la croissance et l’emploi…
Mais le pire serait de se résigner.
Avec tous ceux qui refusent d’abdiquer, les gaullistes savent que le pire n’est jamais sûr.
« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » nous dit l’adage, mais l’optimisme est aussi de raison.
La preuve, le monde a vibré avec les Jeux Olympiques ou la réouverture de Notre-Dame. Alors, certes, ces événements n’auront été que des parenthèses dans une actualité difficile mais ils ont eu le mérite de révéler des savoir-faire d’excellence dans le sport, comme dans les métiers d’art français.
L’intelligence, l’éthique et la créativité sont des forces bien plus puissantes que le renoncement.
Et puis, face à un pouvoir contesté et empêché, l’occasion est belle de revivifier la démocratie de proximité qui constitue l’une des seules solutions pour redonner confiance aux citoyens qui croient que la Republique a encore du sens…
Car, quoi qu’on en dise, le local, reste bien l’échelle de la mise en cohérence et de l’intégration de l’action publique.
C’est à ce niveau que se situent les initiatives locales inspirantes et les projets qui donnent du sens et rapprochent les gens, quelques soient leur âge, leur origine ou leur histoire.
Le sens du bien commun s’expérimente ici à hauteur d’hommes et de femmes dans les quartiers populaires ; avec les personnes précaires ou handicapées. Loin des feux de la rampe.
Dans un monde en constante évolution sociale et sociétale, cela permet de se rencontrer ; de mieux se comprendre et d’infléchir la trajectoire vers plus de respect et de tolérance.
C’est ainsi que vivra la démocratie : localement, concrètement et partagée par chaque citoyen.
Voir la violence s’installer comme moyen de revendication n’est pas une fatalité.
La confiance ne se décrète pas, elle se construit. Cela nécessite une prise de conscience collective ; un changement des regards et des habitudes.
Bâtir une société de l’écoute est indispensable pour retrouver compréhension et confiance au sein du corps social. Sans écoute de l’autre, point de salut. A une époque où les réseaux sociaux privilégient les propos clivants et participent à amplifier les fractures au sein de la société, l’art de l’écoute est une école du faire ensemble. Il ne faut pas renoncer à la rencontre avec l’autre, par-delà les divergences. Ce sont ces moments precieux qui permettent de faire partager une réalité commune essentielle au bon fonctionnement de la démocratie.
Débattre n’est pas se battre. Seul l’esprit de concorde et de nuance pourra triompher de nos divisions pour retrouver l’envie d’écrire ensemble l’avenir de notre pays.
Dans le brouillard politique actuel, la France doit continuer d’incarner dans notre quotidien, en Europe et dans le monde, un horizon indépassable.
Cela suppose de pouvoir s’autodéterminer librement, en tant que Français, dans un monde incertain et soumis à des défis stratégiques majeurs ; tel est bien l’enjeu principal auquel doivent faire face nos démocraties.
De nouveaux combats nous attendent, soyons prêts à les mener ensemble dans les mois à venir.
Aussi, le Bureau National de l’UPF – Union du Peuple Français – Mouvement Gaulliste et Républicain souhaite, à chacune et à chacun d’entre-vous, ainsi qu’à vos familles et à vos proches, d’envisager 2025 avec audace, énergie et confiance.