Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes de la semaine du 19 au 25 septembre 2022 par Christophe CHASTANET

Lundi 19 septembre 2022 :

Des obsèques en mondovision. Tous les regards seront tournés aujourd’hui vers Londres et le cercueil de la défunte souveraine Élizabeth II (lire communiqué UPF, 09/09/22).

D’aucuns diront qu’il n’y avait qu’elle qui pouvait réunir deux millions de personnes dans la capitale britannique et plus de quatre milliards de téléspectateurs dans le monde.

Il y a quelque chose de transcendant dans cet événement.

Pour la monarchie britannique, qui veut se montrer intemporelle, la journée (qui sera millimétrée pour avoir été préparée de longue date) dépasse le cadre de simples funérailles.

Au-delà de l’émotion propre à l’adieu, elle va devoir démontrer qu’elle reste une boussole capable de supporter les tempêtes et n’est pas un concept daté.

Derrière le symbole et les rites parfois surannés, se cachent aussi d’autres enjeux plus immédiats.

Sécuritaires d’abord puisqu’au moins 10 000 militaires seront déployés ce lundi pour recevoir un grand nombre de présidents et têtes couronnées venus du monde entier, dans ce qui est présenté par les médias anglais comme « la plus importante opération de police jamais menée au Royaume-Uni ».

Mais également diplomatiques car Londres a décidé de ne pas inviter de représentant russe (au même titre que la Birmanie ou la Corée du Nord… c’est peu dire le statut dont se retrouve affublé la Russie), alors que la première dame ukrainienne sera, quant à elle, présente pour représenter Volodymyr Zelensky lors des funérailles à l’abbaye de Westminster. Ou comment se servir de cette cérémonie pour faire passer des messages à l’opinion !

En filigrane, se pose aussi la question de l’avenir du Royaume-Uni et pas seulement au plan institutionnel, les britanniques se retrouvant orphelins en pleine crise sociale et économique.

Inflation à deux chiffres [et pour faire taire immédiatement les mauvaises langues, le Brexit n’a eu aucun effet récent sur l’inflation dixit l’économiste Catherine Mathieu, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)] ; menace de récession et craintes d’un dérapage de la dette avec l’envolée des taux d’intérêt : tous les signaux de l’économie britannique sont au rouge.

La parenthèse de cette période de deuil national, qui dure depuis dix jours, sera vite refermée et les difficultés reviendront sur le devant de la scène. Après un été marqué par des grèves massives, il appartiendra à Liz Truss, qui s’imagine comme une nouvelle Magaret Tchatcher, de se mettre en action.

Or, le décès d’une souveraine qui a régné sur plusieurs générations a accentué le sentiment d’appréhension sur l’avenir.

Toutefois, on aurait tort de se réjouir trop vite des déboires de la perfide Albion.

Non seulement les institutions britanniques font preuve de robustesse, comme l’affirme aujourd’hui l’historien et écrivain anglais Timothy Garton Ash dans une tribune au “Monde”, mais la réalité du Brexit commence bien à prendre forme : celle d’une forte aspiration à la liberté, la puissance et l’unité, entendue indépendamment de l’état du monde actuel.

Nous aurions certainement beaucoup à gagner à nous en inspirer.

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