Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes de la semaine du 13 au 19 mars 2023 par Christophe CHASTANET

Samedi 18 mars 2023 :

Le déclenchement par le gouvernement du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites a ouvert la boîte de Pandore et la crainte d’un embrasement du pays est bien réel.

Le passage en force a exacerbé les tensions et cristallisé les tensions.

Les rassemblements spontanés et les débordements survenus depuis jeudi lors d’actions coup de poing inquiétent l’Élysée et Matignon, hantés par un retour des Gilets jaunes.

Si au sommet de l’Etat on fait mine de croire que le contexte n’est pas le même et que les mouvements violents ne dureront pas, la macronie n’en mène pas large.

Et face à la violence, les syndicats – qui avaient alertés sur un risque de radicalisation du mouvement – ont peur d’être dépassés.

Entre les cris d’orfraie de ceux qui appellent à un surcroît de responsabilité et de dignité face aux saccages de la rue et ceux qui soufflent sur les braises en espérant en tirer un profit politique, une voie médiane est souhaitable.

Sauf que la stratégie du chaos a été choisie et voulue par le pouvoir en place : d’abord dans le choix d’inscrire le texte de la réforme des retraites dans une procédure budgétaire et d’imposer au Parlement une procédure accélérée sans véritable débat ; puis dans l’utilisation du 49.3.

Le recours à cet article a signé l’échec de la Première ministre et du président de la République à convaincre par le dialogue, l’écoute et le respect mutuel (lire communiqué UPF, 17/03/23).

Non seulement ils ont perdu l’opinion mais ils ont libéré des rancoeurs qui, à defaut de bloquer durablement le pays, trouveront d’autres motifs pour s’exprimer.

Aujourd’hui, quelle que soit l’issue, l’exécutif vient d’acter la fin du quinquennat. Il a scié la branche sur laquelle était assise sa majorité relative bancale.

Si les motions de censure sont rejetées lundi, le gouvernement sauvera sa peau sans avoir de latitudes pour la suite, d’autant que la représentation nationale et les institutions seront immédiatement prises pour cibles, puisque de l’aveu même de certains dans la majorité présidentielle, la réforme des retraites ne devait pas passer à 3 voix près.

Et s’il perd – ce qui serait une première depuis 1962 – cela ne serait pas seulement la fin du gouvernement Borne mais aussi la prise du pouvoir du Parlement, marquant ainsi un véritable renversement des institutions de la Vème République.

D’autant qu’une dissolution n’amenerait qu’un peu plus de « bordélisation » pour reprendre les termes du ministre Darmanin (voire même une possible cohabitation…).

De la crise politique à la crise institutionnelle, il n’y a parfois qu’un pas.

Quels stratèges !

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