Mouvement gaulliste et républicain

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Les réflexions gaullistes de la semaine du 26 juin au 2 juillet 2023 par Christophe CHASTANET

Jeudi 29 juin 2023 :

Un jeune de 17 ans a été tué mardi par un policier, après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier à Nanterre (92), et cela fait réagir jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.

En effet, Emmanuel Macron a jugé, hier, « inexplicable » et « inexcusable » ce drame qui a provoqué des heurts dans plusieurs villes d’Ile-de-France.

Est-ce son rôle d’intervenir ainsi ?

Dans cette affaire, comme dans tant d’autres, il est indispensable de sortir de la pensée binaire et de ne pas la traiter sur le registre émotionnel qui ne constitue pas une garantie de pertinence et d’objectivité.

Laissons la justice passer et remettons l’église au centre du village : si les policiers ont commis une bavure, ils seront sanctionnés et durement.

En attendant, le fonctionnaire de police, accusé d’avoir tiré le coup de feu mortel, a droit, comme tout un chacun, à la présomption d’innocence.

Il a été placé en garde à vue pour homicide volontaire et confronté hier soir à son binôme, le second motard présent lors des faits.

Quant à la loi de 2017 relative à la sécurité publique, qui est sous le feu des critiques, il sera rappelé qu’elle autorise les policiers à faire usage de leurs armes à feu « qu’en cas d’absolue necessité et de manière strictement proportionnée ». C’est donc bien son irrespect qui semble être en cause en l’espèce et non pas son application.

Aussi, les gaullistes ne seront pas de ceux qui jettent de l’huile sur le feu et font des amalgames entre un fait divers tragique et l’action des forces de l’ordre en général.

Car la tournure que prend cette affaire a décidemment quelque chose d’insupportable : la diffusion de vidéos amateurs sur les réseaux sociaux, tout comme les réactions de personnalités du sport et de la culture sont déplacées.

Si pour beaucoup c’est le tir mortel qui suscite l’indignation, pour tout représentant politique qui se respecte, c’est le tribunal de l’opinion – alors même que l’on ne connaît pas l’enchaînement des faits – qui devrait être incompréhensible.

Sans nous interdire de réfléchir sur le « cercle vicieux et vicié » entre la police et les jeunes des quartiers, tel que l’explique le polititologue Jérôme Fourquet dans le Parisien-Aujourd’hui en France de ce jeudi, surréagir à des images, en dehors de tout cadre légal, ne peut qu’aboutir à des condamnations iniques ou autres lynchages monstrueux.

Or, c’est bien justement cela qui conduit à l’engrenage et l’embrasement dans plusieurs villes qui doivent faire face à des violences urbaines.

Malheureusement, cette sacralisation de l’opinion publique, écrasée par le poids de l’émotion, va de pair avec la dévaluation des autres institutions, notamment la police et la justice…

Dans ces conditions, les pompiers pyromanes peuvent bien appeler à la désescalade de la violence mais il ne faut pas s’attendre à ce que les impératifs de l’Etat de droit et de l’ordre public soient respectés.

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