“Le jour va venir où, rejetant les jeux stériles et reformant le cadre mal bâti, la masse immense des Français se rassemblera sur la France.” – Charles de Gaulle
Il est une constante des deux premières décennies du 21eme Siècle : chaque année qui passe apporte son lot de malheur, de souffrance et de difficultés.
Et l’année 2023 n’a pas fait exception.
Les rendez-vous manqués (et/ou occultés) des échéances démocratiques de 2022 ont enfoncé notre pays dans l’incertitude et la crise. Les convulsions sociales (liées notamment à la réforme des retraites passée au forceps ou aux nuits d’émeutes suite à la mort d’un adolescent) et l’impasse politique dans lequel se trouve engluée la France (le projet de loi sur l’immigration en est la preuve éclatante) ont ainsi impacté en profondeur tous les débats de ces derniers mois.
Sans compter la scène internationale avec les coups de boutoir anti-français dans le Sahel et la lancinante guerre en Ukraine qui s’est doublée d’un conflit régional au Proche-Orient où s’est enclenché le cercle vicieux de la barbarie allant jusqu’à faire oublier qu’il existe un droit de la guerre !
Tous ces événements ont bouleversé nos habitudes et nos certitudes ; aggravé la défiance vis à vis des gouvernants ; menacé d’emporter notre croyance en l’humanité ; affaibli l’idéal républicain attaqué de toute part par l’emprise communautaire ; sans compter que les atrocités commises en France comme à l’étranger affadissent notre capacité à nous projeter vers l’avenir avec confiance.
Mais, face à ce que certains ont nommé le “tragique de répétition”, sommes-nous condamnés à ne voir que les dysfonctionnements et la noirceur sans raisons concrètes d’espérer ?
Notre pays pourrait parfaitement surmonter ses fractures et éviter que la communauté nationale n’achève de se déchirer. Encore faut-il être capable de se réinventer et de dépasser la démocratie de l’instant, de l’émotion, des commissariats attaqués ou des poubelles qui brûlent !
Si la République laïque et sociale échoue à faire respecter la loi, d’autres prétendront le faire à sa place. Pour le pire.
La tâche est immense et le temps presse car le décrochage social et le repli sur soi dans les quartiers populaires, abandonnés aux trafics ou aux fondamentalistes religieux, constituent le terreau sur lequel progresse le ressentiment envers la société française quand ce n’est pas la menace terroriste. Il faut répondre au danger sur le long terme et la solution ne passe pas par un verbiage creux mainte fois servi mais par un retour dans la capacité à agir sur le réel : l’autorité ne se décrète pas !
Il en est de même s’agissant de notre démocratie. Il faut dire qu’aux cris d’orfraie répondent le plus souvent les caricatures qui dégradent le débat public. Il suffit de suivre la perpétuelle foire d’empoigne à l’Assemblée nationale pour s’en convaincre. Sauf que ces luttes politiciennes et la fragmentation du paysage politique depuis 2017 provoquent un désintérêt croissant pour la vie politique… qui profite aux extrêmes n’attendant que cela pour pousser leurs avantages.
Or, seule une démocratie vivante et active et une reprise de la Nation aux populistes est à même de rassembler des individus d’horizons différents, si tant est que l’État joue véritablement son rôle d’intégration et mette à distance l’attachement identitaire au nom de l’appartenance à la communauté nationale.
Nous n’avons pas tous la même mémoire mais nous partageons la même histoire. C’est pourquoi, plus que jamais, les gaullistes n’auront de cesse, durant les prochains mois, de contribuer à préserver notre capacité à faire société par des propositions de bon sens.
L’une d’elle est le retour au peuple – exclu par nos dirigeants qui ne croient pas aux vertus du suffrage universel et persistent à considérer le peuple comme une masse ignorante – car sans lui point de salut.
Il ne suffit plus de gagner des élections pour obtenir un blanc-seing pendant cinq ans. A l’heure de l’information en temps réel, la pratique politique doit évoluer. Si notre classe dirigeante veut renouer avec les Français et éviter le ressentiment, il faut les associer à la décision, notamment par le recours au référendum, “outil gaulliste” d’échange direct avec les citoyens. Dans un contexte de défiance accrue, cette demande légitime n’est pas près de s’éteindre de sitôt !
Car ce n’est pas un remaniement qui changera la donne ; pas plus que l’échéance des élections européennes qui, si elles ne sont pas boudées, devraient profiter à ceux qui font les “ravis de la crèche”.
Force est de constater que ceux qui s’autoproclament eurosceptiques sont contre la sortie des institutions européennes telles qu’elles fonctionnent actuellement ; tout simplement car il ne se sentent pas en capacité de l’expliquer mais aussi car seul le résultat du 9 juin leur importe.
Cependant, les enjeux sont considérables pour notre pays et ils dépassent le simple cadre d’un vote sanction contre Emmanuel Macron à mi-mandat. En effet, il est certain que ses adeptes vont nous revendre la “souveraineté européenne” et son “autonomie stratégique” ou accélérer l’intégration de l’Ukraine dans l’UE et l’OTAN : autant d’erreurs fondamentales que nous risquons de payer très chères car nous sommes entrés dans le monde de tous les dangers…
Notre pays doit parler au monde… mais encore faut-il savoir quoi lui dire !
Au-delà des contingences politiques, 2024 sera aussi une année olympique. Cet événement planétaire, suivi par des milliards de téléspectateurs, rassemblera le Monde à Paris. Ces Jeux Olympiques seront autant une vitrine mondiale pour la France et son rayonnement qu’un test de notre capacité à s’unir en tant que nation, derrière nos sportifs naturellement (car ces parcours d’exception supposent patience et abnégation) mais aussi partout en France pour se rassembler autour des Jeux.
Cet esprit durera-t-il au-delà de ce rendez-vous ?
Face aux crises et aux défis planétaires d’aujourd’hui, nous avons besoin de liens ; d’une espérance incarnée dans son époque et d’une société qui fait sens où les pulsions de violence ne l’emporteront pas au terme de l’histoire.
Retrouver une vision partagée et placer l’humain au cœur de la vie socio-économique sont plus que des slogans ou des vœux pieux, ce sont des objectifs fondamentaux à l’ère du tout numérique.
Lutter contre l’indifférence ; s’engager envers les plus précaires ; intégrer localement, par l’habitat et le travail sont autant d’orientations qui peuvent permettre de retrouver une société harmonieuse, inclusive et profondément humaniste.
Surtout que cette démarche constitue aussi une perspective de changement et de renaissance, seule réponse à l’impasse de la tentation radicale.
Agissons pour cette vision du monde au lieu de la subir !
Quand la volonté politique rencontre la force du collectif, il nait les succès de demain.
La France est – et sera – belle grâce aux engagements que nous prenons mais également par le dialogue et la rencontre avec autrui qui, seuls, peuvent faire avancer les choses.
Aussi, le Bureau National de l’UPF – Union du Peuple Français – Mouvement Gaulliste et Républicain vous souhaite, à chacune et à chacun d’entre-vous, ainsi qu’à vos familles et à vos proches, une année 2024 faite de concorde et d’unité.
